A l’image de la Suède, la Belgique veut éradiquer le papillomavirus humain d’ici 2030
En suivant le modèle Suédois ou Autrichien, la Belgique s’est mis l’objectif d’éradiquer le HPV, un virus transmissible sexuellement par contact peau à peau et qui peut provoquer de nombreux cancers. Comment ? En atteignant une vaccination de la population ciblée à 90% d’ici 2030.
En Belgique, et particulièrement en Wallonie, les chiffres liés au papillomavirus humain (HPV) sont préoccupants. Ce virus, très courant, se transmet principalement par contact direct avec la peau ou les muqueuses, notamment lors de rapports sexuels. Il en existe plus de 200 types, et si certains sont bénins et ne provoquent que des verrues, d’autres peuvent causer des cancers, notamment celui du col de l’utérus.
Chaque année, en Belgique, plus de 1.000 nouveaux cas de cancers causés par ce virus sont diagnostiqués . Ces maladies représentent non seulement un défi médical majeur, mais aussi un lourd fardeau social en raison de leur impact sur la qualité de vie et des répercussions psychologiques qu’ils engendrent. Afin d’éviter la contamination, il existe en Belgique un vaccin remboursable jusqu’à 18 ans et administrable à partir de 9 ans.
Ce vaccin est proposé à l’école dès la 2eme secondaire, mais le taux de vaccination total varie considérablement entre la communauté néerlandophone (80% en 2020) et la communauté française (50% en 2023).
C’est dans ce contexte que s’est réunie une table ronde de gynécologues, d’experts et de mandataires politiques à la Chambre ce 27 février 2025. L’objectif : faire bouger le secteur politique afin d’atteindre au mieux un objectif de « 90/90/2030 ». Comprenez : que 90% de la population à risque soit vaccinée et que 90% de cette même population soit dépistée d’ici 2030. Divers projets ont été proposés par les partis politiques wallons, notamment l’implication des pharmaciens pour le MR, le suivi des personnes dépistées pour les Engagés, ou encore plus de soutien à la recherche pour le PS. Il faudra cependant compter sur une cohérence des institutions, qui, on le sait, reste compliquer à organiser dans notre pays.
“Il faut qu’on soit plus efficace en termes de communication”, a affirmé Caroline Désir (PS) après la table ronde. “Réaliser des séances d’infos en début d’année pour rassurer les parents ce n’est pas insoluble. Si on veut atteindre ces 90% il faut mettre les bouchées doubles et je pense qu’il faut créer un lieu qui centralise cette action”. Julie Taton (MR) va dans le même sens : « Je pense qu’il est essentiel de diffuser l’information. Il faut aller à la rencontre des citoyens, leur expliquer l’enjeu, la gravité de la situation, mais surtout leur faire comprendre que l’on a entre les mains une opportunité unique : celle d’éradiquer un cancer grâce à un vaccin. Il existe très peu de cancers que l’on peut prévenir de cette manière, et celui-ci en fait partie. Les gens doivent en prendre conscience, car le taux de mortalité reste encore bien trop élevé« , commente la députée, qui a avoué avoir elle-même été touchée par ce virus il y a une dizaine d’années.
Un objectif 90/90/2030 est donc atteignable, comme l’ont déjà prouvé des pays tels que la Suède et l’Autriche, qui ont atteint une couverture vaccinale à 90%. Inspirée par ces modèles, la Belgique doit désormais traduire les intentions en actions concrètes. La table ronde organisée ce jeudi au Parlement fédéral a mis en lumière l’urgence d’intensifier la sensibilisation et la vaccination, car comme l’ont rappelé experts et politiques, il vaut mieux prévenir que guérir.