Wavre, nouvelle capitale belge du hockey

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Photo: Noé Mattagne

Photo: Noé Mattagne

La ville wallonne, qui accueillera la Coupe du Monde de hockey en août 2026, se prend de passion pour cette discipline sportive longtemps délaissée du grand public. La rénovation du stade de foot en stade de hockey est en cours, pour le plus grand bonheur des nouveaux fans.

Le soleil printanier caresse les terrains synthétiques du Lara Hockey Club à Wavre en cette belle après-midi du mercredi 19 mars. Les vestes sont tombées, les manches sont remontées, et l’odeur du printemps flotte dans l’air. Sur la terrasse de la buvette du club, les parents sirotent un café ou une boisson fraîche, échangeant des discussions animées. Sur le terrain, l’excitation est palpable : c’est jour d’entraînement, et au Lara, le mercredi, tous les jeunes sont sur les chapeaux de roues.

Un peu plus loin, un adolescent qui a commencé le hockey cette année s’entraîne avec détermination. Il s’applique à chaque passe, chaque dribble, les yeux rivés sur la balle. « J’avais des amis qui jouaient déjà ici, et avec la Coupe du Monde qui arrive à Wavre, je me suis dit que c’était le bon moment pour essayer« , confie-t-il après l’entraînement.

Une ville sous les projecteurs

En août 2026, la ville accueillera en effet une partie des matchs de la Coupe du Monde de hockey masculin et féminin, organisée conjointement par la Belgique (Wavre) et les Pays-Bas (Amsterdam). Un événement d’ampleur qui devrait attirer des milliers de spectateurs et placer la ville au centre du hockey international. Pendant deux semaines, Wavre deviendra l’épicentre du hockey mondial, une opportunité unique de mettre en lumière le sport et d’inspirer une nouvelle génération de joueurs.

Un garçon, avec son maillot de l’équipe nationale masculine de hockey sur le dos, celui des Red Lions, s’agite sur la ligne de touche. Tous le décrivent comme le petit clown du groupe, mais cela ne l’empêche pas de connaître l’équipe nationale sur le bout des doigts. Peu importe où il est, il ne manque aucun match. « Même quand je suis chez des amis de mes parents, je leur demande pour mettre le match à la télévision« , explique-t-il avec un grand sourire, avant de courir rejoindre ses coéquipiers.

Les plus âgés s’entraînent avec intensité sous la houlette de Bertrand Lodewyckx, l’un des coachs du club. Il a vu l’explosion des inscriptions au Lara depuis dix ans, même si, selon lui, l’augmentation s’est stabilisée ces deux ou trois dernières années. « Mais avec la Coupe du Monde qui approche, cela va peut-être changer« , ajoute-t-il. D’autant plus que le club met en place le programme Hockey to School, un projet en collaboration avec les écoles primaires de la région et la fédération de hockey, qui se ponctue avec un tournoi interscolaire au Lara pour promouvoir le hockey auprès des plus jeunes.

Un nouveau stade au cœur du projet

Juste à côté, les travaux du futur stade attirent les regards. La terre est retournée, les engins de chantier s’affairent à creuser et poser les dernières structures. Tous les ouvriers s’activent pour finir le chantier à temps. « Un jour, je jouerai dans ce stade« , lance l’un des enfants avec assurance.

Ce stade, qui pourra accueillir 4.000 spectateurs en temps normal et jusqu’à 10.000 pendant la Coupe du Monde grâce à des tribunes temporaires, a une histoire particulière. À l’origine, il s’agissait d’un stade de football, utilisé pendant plusieurs décennies avant d’être déserté. Sa reconversion en une toute nouvelle enceinte dédiée au hockey  marque un tournant pour Wavre, qui ambitionne de devenir une place forte de ce sport en Belgique.

Stéphane Crusnière, directeur général de la Régie communale autonome des sports de Wavre, explique : « Ce stade représente bien plus qu’une simple infrastructure sportive. Il s’inscrit dans un véritable projet de développement pour la ville. Non seulement, il va renforcer notre position dans le paysage sportif belge, mais il offrira aussi un lieu permanent pour accueillir des compétitions et matchs internationaux, ce qui est crucial pour l’attractivité de notre ville.« 

Selon le politicien issu du MR, l’impact de ce projet dépasse le cadre du sport. « Il va enrichir l’offre culturelle et touristique de Wavre, attirant non seulement des passionnés de hockey mais aussi des visiteurs venus de toute la Belgique et d’ailleurs. » Il poursuit : « L’un des grands avantages de cette infrastructure est qu’elle va permettre une régularité dans l’organisation de matchs de haut niveau. À Anvers, par exemple, pour chaque grand match, il faut monter des tribunes temporaires. C’est coûteux et cela prend du temps. À Wavre, avec une tribune fixe, l’organisation sera bien plus fluide et le Lara en bénéficiera aussi directement« . La fédération de hockey s’est déjà fixé un objectif clair : accueillir les premiers matchs dans cette nouvelle enceinte dès décembre 2025, afin que tout soit prêt pour la Coupe du Monde 2026.

Une évolution qui se lit aussi sur le terrain

Barbara Demaire, coach des plus jeunes au LARA Hockey Club, perçoit aussi une autre évolution notable : une plus grande inclusion. « Il y a plus de diversité, plus de filles aussi ». Une évolution qui aurait été difficile à imaginer il y a encore quelques années pour Élodie Picard, gardienne des Red Panthers, l’équipe nationale féminine de hockey. Elle est née ici, et elle a évolué au Lara jusqu’à ses 18 ans. « Quand j’ai commencé, il n’y avait même pas assez de filles pour faire une équipe complète », se souvient-elle. « On jouait en équipes mixtes par défaut, faute de joueuses. Aujourd’hui, voir autant de jeunes filles s’investir dans le hockey, c’est une vraie avancée.« 

Elle évolue maintenant aux Pays-Bas mais Élodie revient chaque semaine pour entraîner les jeunes portiers. Pour Bertrand, sa présence est un véritable plus : « C’est un modèle pour les gardiens, mais aussi pour tous les jeunes sélectionnés en équipe nationale junior. Ils viennent souvent lui demander des conseils. » Élodie, elle, se contente de transmettre. « J’ai grandi ici, je suis contente que le club évolue autant« , dit-elle simplement en esquissant un sourire.

Quand la séance touche à sa fin, les enfants traînent encore un peu autour des terrains, profitant des derniers rayons de soleil. Certains jouent à s’affronter en petits duels improvisés, d’autres en profitent pour faire la papote. Dans l’air flotte un enthousiasme presque contagieux, celui d’un sport en pleine ascension.

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